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2 octobre 2012

joseph est mort d i v [ Comme tous les jours ,

 

    

          joseph est mort 

      

                        d i v 

 

 

 

 

                                                                   [ Comme tous les jours , Paul, cadre dans une banque, se rend au travail. Mais ce matin-là, il rend visite à son patron, qu'il abat avec une arme, avant de tuer un autre collègue. Puis, il s'enferme dans son bureau. ]

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 / c’est quoi… un rouge gorge

 

c’est quoi un rouge gorge maintenant je suis fatigué je tends le bras il pleut l’escalier est glissant trempé je me tiendrais plus tard à ton bras je n’attends plus je me tiendrais plus tard quand je serais plus grand plus beau plus élégant avec toute la suite qui va avec et tout et tout j’attends je suis là ils viendront peut-être me chercher comme avant avec les autres pour me mettre dans un endroit calme où tout est blanc je serais bien là-bas je dormirais pour oublier qui je suis vraiment je suis joseph comment tout ça à commencer comment mettre la bonne porte dans la bonne clé la vie est un jeu si transparent pour réussir à tous les coups la zone pavillonnaire l’endroit où je suis né l’endroit où j’ai vécu toute mon enfance l’endroit déjà tout tracé sur la route du bonheur quelqu’un m’écoutait derrière la porte j’ai mal au ventre j’ai mal à la tête je crois bien qu’on parle de moi j’entends des voix des voix me veulent du mal jusqu’à demain matin me cherchent je dors déjà c’est comme avec les femmes j’ai du renoncé et prendre sur moi la robe en éventail pour en faire une camisole de force une seconde peau et puis regarde mes mains regarde comment physiquement je tremble comment je peux tenir comment je peux tenir encore t’as raison de dire ça l’enfance est une limite à ne pas dépasser parfois j’ai peur parfois j’aimerais tuer ma mère aller à l’essentiel nager marcher mourir près du bord quand vivre m’est difficile écarter les bras d’un gratte ciel pour sauter dans le vide et disparaître et qu’on n’en parle plus de joseph de l’alcool assourdissant pour trouver le sommeil et qu’on n’en parle plus des belles lettres d’accompagnements dans les livres qui pourriront peut-être un jour sûrement j’en sais rien demain je vois f et puis l’autre à 17 heures et on parlera d’électro choque du temps qu’il fait dehors on parlera de rien on parlera de codéine d’atmosphère pour écrire le mieux possible après la chute après la remontée des différentes phases qu’il faut traverser pour être heureux le monde est surprenant je dois manquer de fibre un peu d’atome un peu d’amour le reste fera le reste voilà c’est tout une simple forme évolutive de la matière à la matière et je suis là devant vous je suis joseph et je m’enroule j’ai froid je vais vomir un peu je vais pouvoir rentrer dans moi labyrinthe labyrinthe posé comme un endroit une plateforme sous le ventre soulevé détache-moi je suis dans un jeu de quilles on est lancé des gens me frôlent des gens me regardent on laisse passer les beaux tissus pour mieux les détruire ensuite chacun ses armes son double et sa façon de se défaire dans le regard de l’autre j’avance j’avance mais j’avance mal j’avance pas quelqu’un est entré et n’en n’ai jamais ressorti je m’oublie pour boire j’aimerais des fois écrire comme Houellebecq sur le bonheur sur le rapport aux femmes les gares les trains à prendre pour être un homme heureux moi j’en sais rien je suis au ralenti

 

 

 

2 / ici ça va pas

 

ici ça va pas il y a une dernière ligne droite il y a une entrée en matière au rôle de la douleur au corps de la femme les deux néants après la mort une érotique solaire un âge d’or ici c’est la dernière ligne droite avant de retrouver le bonheur mais revenons aux bâtiments à ces insectes chloroformés comme vous et moi comme vous et moi c’est la puissance d’exister qui me fait écrire la contre-histoire-la-contre-histoire les fleurs des morts l’envie d’y arriver mais mais la parole que j’entends est une invitation à ralentir comme souffrir et mourir dans un livre que vous ne lirez jamais ici ça va pas ici ça va pas nous sommes tout seul dans le train on s’interroge beaucoup sur le sens de la vie tu sais les deux néants après la mort une érotique solaire un âge d’or ici c’est la dernière ligne droite avant de retrouver le bonheur mais l’ingrédient en cuisine est une machine à inventer de l’air ici ça va pas non ici ça va pas j’avais des choses importantes à vous dire car mon travail consiste à dire des mots il y a une entrée en matière il y a il y a que nous sommes seuls dans le train ça ne changera rien non ça ne changera rien ici c’est la dernière ligne droite avant de retrouver le bonheur

 

 

 

3 / dans la blouse blanche

 

joseph où es-tu reviens joseph qu’est-ce qui t’a pris d’égorgé le rouge gorge dans les livres reviens nous dire joseph qu’est-ce que tu vois reviens joseph écrire qu’un jour on sera grand et loin d’ici il faudra mettre du ciment dans la fissure pour faire tenir le corps au reste joseph regarde dans ma blouse blanche

 

 

 

4 / jospeh est mort

 

Joseph est mort tout seul chez lui après avoir tiré les rideaux jaunes de l’appartement sans faire de bruit pour ne plus rien savoir du ciel ni des couleurs qui peuvent encore traverser ses yeux quand il dormira les bras croisés nous serons déjà loin d’ici derniers médicaments derniers soupirs sur les fenêtres au large sur le plafond qui tremble joseph est mort ce soir sans rien demander à personne cocher des croix écrire sur des endroits où rien ne passe rien ne s’en va de la poussière des traces de doigts et quelques feuilles comme des éclats de quelque chose qui rentre des lambeaux des larmes qui ne coulent plus là comme avant sur la peau dans les cheveux d’une femme parfumé avec le jour qui redescend le soir sur la ville endormie quand tout le monde s’en va joseph est mort et c’est fini c’est terminé et pas le moindre appel venu perturber la petite chambre où ils ont retrouvé le corps de joseph encore tout habillé dans son lit de lumière de la tête aux pieds comme un seul homme qu’il a été personne n’avait rien vu n’a su dire n’a su écrire comment ça c’est passé un bruit sourd pendant que quelque chose tombait après plus rien il n’y a plus rien à faire plus rien à dire maintenant qu’il est parti rejoindre les autres morts dans la plaine écœuré peut-être de voir se monde tel qu’il est regarder les morceaux de ciel se déchire au loin comme de l’acier qui glisse sur lui sans rien attendre ni espérer joseph est mort d’une overdose de chagrin d’abîme et d’alcool joseph est mort d’un manque d’amour certain joseph un bruit sourd pendant que tu tombait à terre dans l’eau déjà dans un ventre déjà dans l’abîme déjà dans la terre joseph  

 

 

5 / c’est quoi... un rouge gorge II  

 

j’écris sur des visages des corps et j’en passe je dois rentrer chez moi je prendrais le dernier métro le dernier train je pense à des nuages et à des livres sans violences ni victoires je pense à des gens qui sont morts je suis en nage je cours et le dernier métro s’en va sans moi je dois marcher tomber me relever je marche je suis devant chez moi j’attends que quelqu’un rentre avant moi mais personne n’a la clé pour rentrer avant moi je suis seul c’est quoi un rouge gorge  

 

 

 

 

 

 

 

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                          joseph est mort - d i v - 2 oct 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

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